En route pour l'inconnu

Yogui autour du monde

Potosi et les mines du Cerro Rico

Ambiance littéraire : Las venas abiertas de América Latina – Eduardo Galeano

La ville d’Uyuni n’étant qu’une étape, j’ai continué avec mes camarades jusqu’à la ville de Potosi. Au bord du salar, on pouvait remarquer son développement très rapide, les nouvelles constructions chassant les plus anciennes, mais sans aucun charme.

Dans le bus, j’ai pu discuter avec un géologue qui travaillait dans l’industrie du lithium, au sein d’un campement de deux cents travailleurs. Le rythme alternait deux semaines de travail pour une semaine de repos : il rentrait donc voir les siens à plus de trois heures de route.

Le Sud Lipez et le salar d’Uyuni, merveilles de la nature

Ambiance musicale : Ça fait rire les oiseaux – La Compagnie Créole

Ce matin-là, mon excitation était palpable. Certains lieux ou paysages peuvent être gravés dans la tête, on a pu en rêver, se dire qu’on « le fera un jour » et vivre sa vie en sachant que cela arrivera, sans être plus précis. Ce jour était arrivé pour moi, et j’en étais très heureux. Le Sud-Ouest bolivien, sans l’avoir complètement imaginé ou fantasmé, était un de ces lieux dont je tenais la liste.

Nous n’avions pas lésiné : nous partions de Tupiza pour un tour complet de quatre jours (au lieu de trois depuis Uyuni), avec une compagnie qui nous avait donné envie et confiance. Nous étions une belle troupe franco-argentine et le temps parfait était au rendez-vous, ensoleillé et sec.

Tupiza, introduction bolivienne

Ambiance musicale : Déjame vivir en paz – Así D’ Ron

Ma parenthèse nord-argentine se terminait ainsi, courte mais de très bon augure pour la suite. Après un retour à Humahuaca, dernière gare routière sur la route 9 pour le Nord, j’ai pris un bus en direction de La Quiaca, accompagné d’Elise.

Une fois déposés, nous avons investi nos derniers pesos argentins pour la suite du voyage, avec du dulce de leche et des noix du Brésil, puis nous avons rejoint le pont international derrière lequel se trouvait Villazon et l’État plurinational de Bolivie.

Iruya et San Isidro, au bout de la piste

Ambiance musicale : Un osito de peluche de Taiwan (en vivo) – Los Auténticos Decadentes

Après la belle fête de la veille, j’ai préparé mon sac à dos et pris le bus pour Iruya, le dernier des endroits recommandés dans le coin. On m’avait prévenu qu’aller à « Iroucha » (avec l’accent argentin) se méritait et que ce n’était pas à la distance qu’il fallait mesurer son enclavement mais à la durée nécessaire pour s’y rendre.

Nous avons donc quitté la Ruta 9 pour rejoindre une piste cahoteuse au cours de laquelle nous avons passé un col à quatre mille mètres d’altitude, totalement envahi par les nuages, avant de descendre vertigineusement vers notre destination, mille deux cents mètres plus bas.

Humahuaca et la Serrania del Hornocal

Ambiance musicale : La vuelta al mundo – Calle 13

Au départ de Tilcara, j’ai pris le bus pour une heure, arrêts fréquents compris, et suis arrivé à Humahuaca. De toute la Quebrada du même nom, c’est le village le plus animé et le plus peuplé. Ce faisant, j’ai traversé le Tropique du Capricorne, que j’avais déjà franchi entre Airlie Beach et Hervey Bay, en Australie.

Une fois n’est pas coutume, j’ai rejoint Rafa et Vero, qui m’avaient devancé d’une grosse demi-journée et qui revenaient tout juste du mirador de l’Hornocal, qu’ils avaient atteint en auto-stop.

Purmamarca et Tilcara, au bord de la Quebrada de Humahuaca

Ambiance musicale : Dueles – Jesse & Joy

Je n’avais pas prévu de m’attarder en Argentine. Aussi, Salta a été le point le plus méridional que j’allais visiter dans ce pays. Mon idée de trajet impliquait d’aller en Bolivie, mais on m’avait aussi conseillé de ne pas faire l’impasse sur les villages argentins qui allaient se dresser sur le chemin.

J’étais donc prêt ce matin, au bord de la route et pouce levé, pour aller en découvrir deux. La route de sortie de la ville n’était pas si loin de la gare routière et je pourrais toujours y retourner si je ne trouvais pas de locaux voulant partager un bout de chemin.

Salta, dans le Nord-Ouest argentin

Ambiance musicale : Inteligencia dormida – Pedropiedra

Aussitôt franchi le Paso de Jama, à quatre mille cent mètres d’altitude, je me suis retrouvé en Argentine, avec un nouveau tampon dans le passeport et quatre-vingt-dix jours d’autorisation d’errer sur le territoire.

J’avais vu quelques postes frontières auparavant, mais celui-ci revêtait un caractère particulier, par son isolement et son décor aux montagnes pelées. La route était sinueuse et passait entre monts et vallées.

San Pedro de Atacama, au milieu du désert

Ambiance musicale : Excuses – Broken Back

Je n’ai pas vraiment envisagé l’option de l’autostop pour ma prochaine destination. Pour parcourir les quelques mille cent cinquante kilomètres qui me séparaient de San Pedro de Atacama, dans la région d’Antofagasta, rien ne valait la douceur et le bercement d’un siège cama en bus de nuit.

Et, par ailleurs, on m’avait prévenu lors de la once : j’allais m’aventurer vers le désert, et ces mots avaient une signification véritable. Le désert d’Atacama est en effet connu pour être la région la plus aride sur Terre.

La Serena et la vallée de l’Elqui

Ambiance musicale : Cuando el mar se trague el sol – Hal Incandenza & Linda Mirada

En ce milieu de journée, c’étaient plus de quatre cents kilomètres qui m’attendaient en bus pour rejoindre La Serena, dans la région de Coquimbo. Par chance, j’avais arrangé un autre Couchsurfing avant de partir, il ne me restait donc plus qu’à profiter du paysage et me renseigner sur les environs.

Ces paysages ont d’ailleurs eu l’occasion de changer drastiquement, entre des vallées riches de nombreuses cultures en premier lieu et des environnements à la végétation très sèche ensuite, faite de rares buissons et cactus. Le sable s’était invité sur ma gauche, l’océan bordant la route Panaméricaine.

Valparaiso : port, bohème et couleurs

Ambiance musicale : Latinoamérica – Calle 13

Après avoir tenté et réussi à trouver un Couchsurfing pour Valparaiso, j’ai repris mon sac à dos et quitté Santiago, avec mon bout de papier indiquant « Valpo » et mon ambition de parcourir les cent vingt kilomètres en autostop.

Installé à proximité de l’autoroute du Pacifique, c’est tout d’abord Rodrigo et son père qui m’ont ramassé, avec leur camion. Je n’avais pas bien saisi leur destination, mais ils me permettaient de réellement sortir de la ville, ce qui est toujours le plus délicat.

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