Yogui autour du monde

Agra et le grandiose Taj Mahal

Ambiance cinématographique : Slumdog millionaire – Danny Boyle

En écoutant quelques personnes discuter à l’auberge de jeunesse, il semblait qu’aller à Agra, et donc (forcément) voir le Taj Mahal, n’était pas nécessairement la chose la plus indispensable à faire, car « on en a déjà vu des centaines d’images ».

Ils avaient presque réussi à me créer du doute. Mais j’avais prévu assez de temps pour un arrêt sur place et je voulais quand même aller voir cet édifice de mes propres yeux. Suite à un nouveau bus de nuit, nous déposant bien en dehors de la ville, et un tuk-tuk partagé avec un couple de Tchèques, j’arrivais à l’entrée ouest, par les jardins.

Après avoir déposé mon sac à dos dans le vestiaire « officiel » (et croisé les doigts pour le revoir à la sortie, tant l’endroit ne le paraissait pas), je me suis lancé pour de bon.

Le Taj Mahal a été commissionné par l’empereur moghol Shah Jahan, dans la capitale d’alors, avant qu’elle ne soit déplacée à Delhi. Sa construction, commencée en 1631, a pris plus de vingt ans et vingt mille ouvriers. C’est aussi cet empereur qui fut à l’origine du Fort Rouge et de la mosquée Jama Masjid à Delhi, dans la foulée.

A l’époque, le monarque, inconsolable après la mort de sa troisième femme Mumtaz Mahal alors qu’elle donnait naissance à son quatorzième enfant, a voulu lui offrir le plus beau mausolée possible. Par amour, il a ainsi fait venir des artisans de tout l’empire, et d’au-delà, pour concevoir ce qui apparait aujourd’hui comme un joyau d’architecture.

Le marbre blanc, mais aussi tous les nombreux matériaux précieux, ont été extraits de diverses régions d’Inde et de l’Asie. Les formes géométriques sont parfaites, et les jardins de type perse viennent souligner l’excellente symétrie de l’ensemble. Les quatre faces sont identiques.

De fabuleux ornements en pietra dura garnissent les façades, à côté d’inscriptions calligraphiques du Coran. L’arrière-plan n’est pas en reste, puisque le site a été choisi au-dessus de la rivière Yamuna, donnant l’impression que les monuments sont totalement isolés et renforçant l’idée d’exclusivité.

Je ne sais pas si mes attentes avaient été revues à la baisse du fait des ouï-dire, mais c’est une visite incroyable à laquelle j’ai assisté. Ma première vision du bâtiment m’a littéralement coupé le souffle et j’ai écarquillé les yeux pour ne rien manquer du spectacle.

 

C’est « simplement » le plus beau palais qu’il m’a été donné de voir jusqu’à présent. Un grand sentiment de joie d’être là s’est emparé de moi, alors qu’il convenait de se rendre compte qu’il ne s’agissait « que » d’une tombe améliorée.

Mais non, la magie opérait. Je réalisais la chance que j’avais d’être là, et même si, en effet, je l’avais déjà vu en photo, y être et le fouler de mes pieds (avec des chaussons ou pieds nus, bien entendu) me faisait réaliser la chose. Cela dépassait la raison. D’aucuns jurent que c’est le plus bel édifice du monde, et, à cet instant précis, je n’avais pas mieux pour contre-argumenter.

 

Dans ma chance, j’ai retrouvé Anthony, que j’avais rencontré auparavant à Varanasi, et c’est ensemble que nous avons déambulé et passé en revue les légendes entourant le lieu. Une construction pareille ne pouvait que générer beaucoup d’histoires, dont celle non prouvée que certains artisans s’étaient vus couper les mains ou ôter les yeux, pour être incapables de construire quelque chose de plus beau.

L’intérieur avait quelque chose de mystique puisque toute l’architecture tournait autour du tombeau de « la lumière du palais », l’épouse adorée, faisant de ce dernier le point central du dôme, de la construction et des bassins extérieurs. A sa mort, l’empereur a eu son tombeau entreposé à côté de sa bien-aimée, brisant ainsi l’équilibre mais unissant le couple pour l’éternité.

Les historiens savent que les véritables tombes sont dans une cave sous la chambre principale, mais cela n’intéressait aucunement la foule de visiteurs, ce jour-là.

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  1. Estève

    Grandiose sans aucun doute !
    J’ai l’impression que tu prends ton temps pour ce tour du monde, mais effectivement devant de tels paysages, monuments, rencontres, … comment faire autrement ?
    SI j’en crois la planification, tu avais prévu à l’origine de quitter l’Inde fin octobre 17 et nous voilà déjà rendu en 2018; mais le temps est relatif lorsqu’on se déplace dirait Albert Einstein 🙂
    Alors je ne peux te souhaiter d’une magnifique année 2018 avec de nouvelles rencontres à partager avec nous qui restons immobiles.
    Fais attention à toi et très vite au travers de tes billets.
    Estève

    • Salut Estève !
      A mon tour de te souhaiter une excellente année 2018, avec mes meilleurs vœux de bonheur et de santé !

      Ta lecture est parfaite, et il est vrai que je prends mon temps… pour écrire le blog ! Je le prends d’une façon générale pour profiter des paysages, des rencontres, etc. mais l’écriture s’avère un exercice chronophage, et l’accès à Internet, une évidence qui ne l’est pas toujours ! Ainsi, c’est depuis Melbourne que j’ai publié ce billet…

      Voilà donc du chemin parcouru depuis l’Inde, et de nouveaux billets… à venir ! 😀

  2. Estève

    Merci pour avoir dévoilé les coulisses de ton voyage. J’attends donc avec impatience la suite 🙂

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