Yogui autour du monde

Bagan et ses temples à perte de vue

Ambiance musicale : Moonbeams – Greg Barley

C’est un long périple en train de nuit qui nous attendait ce jour-là. Nous savions que nous partions un peu à l’aventure en prenant ce moyen de transport, n’étant pas célèbre pour sa ponctualité, du fait des voies uniques qui constituent le réseau (et de l’impossibilité de se croiser, sauf à des endroits bien définis).

Et comme pour nous faire honneur, il n’a pas failli à sa renommée, puisque nous sommes partis avec trois heures de retard pour arriver à destination avec plus de six heures de délai. Le système d’informations était à la hauteur de la situation : le tableau d’affichage n’indiquait rien de particulier, toutes les réponses à nos demandes étaient contradictoires (aucune personne ne sachant mieux que son voisin où en était le train) et seuls les passagers réguliers connaissaient le quai sur lequel patienter et espérer son départ ce même jour.

Le ticket, rédigé à la main, nous a donné accès à la classe supérieure, celle où des compartiments à couchette nous attendaient (les insectes et la chaleur humide étant partagées entre toutes les classes, les fenêtres grandes ouvertes), et un bout ridicule de son prix correspondait à une assurance-vie.

Je n’ai jamais vécu un train de nuit de la sorte, puisque les mouvements de balancier venaient constamment nous balloter et rendaient l’endormissement impossible. Nous en sommes arrivés à nous demander comment cela était physiquement possible, avec des rails posés à plat et une vitesse ridiculement basse.

De nombreuses salutations aux locaux ont rythmé tout le voyage, et il fallait rester vigilant sur le moment adéquat pour sortir la main, le train se frayant un chemin au milieu de la végétation toute proche.

Bagan, situé sur les rives du fleuve Irrawaddy, est un gigantesque site archéologique, extraordinaire à plus d’un titre. Il est recouvert de milliers de temples, restes d’une époque où la cité était la capitale du premier empire birman, du IXème au XIIIème siècle. Ce sont maintenant majoritairement des ruines, secouées de temps en temps par des séismes, mais la diversité des constructions permet de s’y balader pendant des heures et des jours, sans s’en lasser.

Notre visite de Bagan a commencé par la location de e-bikes, ces scooters électriques parfaits pour déambuler sur la plaine. Leur silence et leur vélocité limitée permettaient de parfaitement se rendre compte de l’immense complexe auquel nous faisions face. Ils allaient être notre compagnon pour cette grande chasse au meilleur temple. Et même s’ils étaient d’apparence tous les mêmes, ils avaient chacun leur petite particularité, leur charme, leur histoire.

Le fait d’explorer du lever au coucher de soleil (chacun tentant de s’approprier les meilleurs endroits photogéniques), de devoir s’habiller de façon respectueuse et de se déchausser pour parcourir chacun des édifices donnait beaucoup de solennité à chaque exploration. A cette occasion, j’ai pu tester de porter mon longyi toute la journée, ce qui s’avéra bien plus lourd qu’un simple short, la chaleur et le manque de poches n’aidant pas.

Le nombre de temples visités étant trop important pour en faire un récit détaillé, ce sont simplement des photos récoltées au fur et à mesure que j’expose ici, entre les discours des nombreux vendeurs de peintures au sable, toutes « uniques » d’après leur dessinateur mais toutes les mêmes au final.

Les abondantes histoires racontées sur les toiles sonnent encore aujourd’hui comme des refrains : « ici, tu as le lion et l’éléphant qui se battent mais ils se réconcilient ensuite et la famille est heureuse. Là, c’est un paon : animal très chanceux dans notre pays. Ici, c’est le calendrier de la semaine, avec le mercredi divisé en deux jours et représenté une fois avec un éléphant sans défense et une fois avec… »

Assurément, Bagan m’a laissé un souvenir puissant… Que ce soient les fameux Temple de l’Ananda, Dhammayangyi, Pagode Shwesandaw, Pagode Shwezigon, ou les plus méconnus, où les points de vue étaient parfois bien meilleurs et les acrobaties pour les gravir, plus méritoires.

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  1. Guy

    Salut c’est Gérard le copain de ton père, je suis ton parcours a travers ton blog,c’est vraiment formidable tu nous fais envie, si tu peux rends nous réponse.
    bonne continuation a plus tard. Gérard

    • Salut Gérard !
      Merci de me suivre dans mes aventures, j’espère que j’arrive à bien partager ce que je suis extrêmement chanceux de vivre…
      À très vite pour un prochain article ! 😃

  2. Had

    J’avais fait ça en vélo…. et ça piquait aux jambes à la fin de la journée …. ;(

    Le eBike c’est pour les casuals ! lol

    • Je veux bien te croire !
      C’était tellement bon en scooter électrique… et il faisait déjà suffisamment chaud pour ne pas en rajouter avec des efforts pareils ! 😃

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