Ambiance musicale : For those – Son mieux

Après avoir bien tenu le timing délicat des quinze jours sans visa pour toutes les destinations de ce pays (au prix d’un rythme soutenu), je me suis retrouvé avec deux jours et donc la possibilité d’aller explorer le sud-ouest du pays.

Ici plus qu’ailleurs, le fleuve est le centre de la vie quotidienne. On y habite, on y marchande, on s’y déplace : on y vit.

Le Mékong prend sa source dans l’Himalaya et irrigue pas moins de cinq pays avant que ses bras ne se déploient au Vietnam, sous forme de delta. Cela peut d’ailleurs être une source de problèmes géopolitiques, quand les pays en amont installent des barrages et contrôlent ainsi le débit du cours d’eau.

Mais cela conduit aussi à des problèmes écologiques, dans le sens où l’eau de mer a tendance à s’engouffrer plus haut dans les terres, et donc troubler les populations vivant sur ses bords. Dans cette région surnommée « bol de riz de la planète », et où la pisciculture a également un rôle très important, ce dérèglement, associé à celui posé par le réchauffement climatique qui se traduit par la montée des océans, est un problème direct pour le rendement des cultures et la survie des habitants.

Me voilà donc en route pour le « delta des neuf dragons », avec un chemin qui s’est fait tantôt en bus et tantôt en bateau.

La première halte a eu lieu à My Tho. L’endroit est plutôt touristique, nous sommes emmenés d’une attraction à une autre, mais je retiens que j’ai pu tester deux choses à cette occasion : goûter le fruit du jacquier et porter un serpent.

La première expérience a été fraiche et sucrée, avec un goût se situant entre le melon et la mangue, quand la seconde a causé un peu de malaise, entre les écailles, le sang froid et les mouvements de l’animal.

 

Ce ne sont d’ailleurs pas les seules écailles que nous avons rencontrées : une ferme de crocodiles se trouvait sur le chemin. Ces redoutables animaux sont d’un calme olympien, apathiques, comme si rien ne pouvait les distraire. Il se trouve qu’ici, le pire de leurs prédateurs était le cuisinier.

 

Nous avons ensuite visité les lieux de production de divers produits locaux, comme les bonbons à la noix de coco, le miel ou encore les nouilles de riz. Ces dernières font partie intégrante de la cuisine asiatique.

Après avoir réduit les grains de riz en farine, on la mélange avec une autre poudre : celle de tapioca. On incorpore de l’eau et cette préparation est ensuite étalée sur des plaques pour subir une cuisson à la vapeur. On obtient très rapidement une feuille de pâte, qu’il ne reste plus qu’à faire sécher et découper finement.

 

 

Le lendemain, nous sommes partis dès l’aube en direction de Cai Rang, pour visiter le marché flottant. Notre bateau a été l’objet d’abordages de la part de petites embarcations voulant nous ravitailler en fruits et jus frais.

Au milieu du fleuve, on pouvait voir les marchands préparer leurs marchandises, recompter leur stock et sceller les arrangements de la journée. Venait ensuite la tâche de la livraison…

 

Pour terminer, nous avons embarqué sur des barques à fond plat, sans moteur, que deux personnes se chargeaient de faire avancer en pagayant. Les palmiers nous faisaient une véritable haie d’honneur. Cette promenade sur les canaux, bien que très rapide, nous a permis de retrouver le calme, après le bruit assourdissant des moteurs de bateaux sur le Mékong. Une autre façon de se déplacer…