Ambiance musicale : Jungle – Petit Biscuit

J’ai rejoint ma prochaine ville avec un train de nuit, un de ceux que j’affectionne tant. Savoir que la journée se termine à un endroit, après en avoir exploré les principaux endroits, et débutera à un autre, où il faut tout recommencer, est assez grisant.

C’est aussi une pause que je m’accorde, où je laisse les clés du voyage au conducteur de train, et où je me laisse tranquillement bercer par les rails.

Me voilà donc à Kunming, capitale du Yunnan, grande ville connue pour sa douceur de vivre et son climat printanier toute l’année.

J’ai profité du cadre calme du Lac Vert pour observer les habitants dans leurs activités matinales : le tai-chi (ce fameux art martial tout en fluidité et en coordination), les exercices de danse et de forme. Une vraie religion par ici, à en croire le monde s’y adonnant !

 

Mon autre activité a consisté à découvrir quelques spécialités locales, et en particulier les across-the-bridge-noodles. De nombreux ingrédients sont apportés crus sur la table (viande, champignons, herbes, légumes) et sont plongés dans un grand bouillon de nouilles très chaud, les cuisant ainsi et produisant une soupe délicieuse.

 

Mais Kunming n’était qu’une étape, comme tant d’autres endroits… J’avais un autre objectif, avec les rizières en terrasse de Yuanyang.

J’ai donc pris un bus et parcouru le chemin avec Carole et William, deux Français très sympathiques, en vacances dans le coin.

Le relief est ici un vrai défi posé aux Hani, la tribu locale, et ils y ont répondu depuis des centaines d’années en aménageant des terrasses et cultivant le riz de façon immergée, sur plus de douze mille cinq cents hectares de terrain.

Un simple regard sur quelques champs donne une idée du travail qui a été nécessaire pour mettre en place ce réseau : ce n’est pas « seulement » une culture exigeante, c’est une véritable prouesse technique qui a été accomplie et qui continue d’être entretenue.

 

D’ailleurs, j’en ai profité pour apprendre comment est cultivée cette plante. Sans m’être jamais trop posé la question, je pensais, à tort, que les grains se formaient sous l’eau. Il n’en est rien ! La plante a beau être aquaphile, elle pousse et offre des grappes de grains à son extrémité, comme le blé. Au moment de la moisson, les champs sont vidangés, les tiges sont coupées puis battues et les grains sont ensuite disposés au soleil pour qu’ils sèchent.

Ici, il n’y a qu’une récolte annuelle. Le riz est repiqué en mai (après que les graines aient germé et que les plants se soient développés) et il est ramassé en octobre. Mais cela dépend de l’ensoleillement et des températures : sur un autre versant de la colline, à Laohuzui, il y en a deux.

Ces champs en terrasse représentent un véritable écosystème à eux seuls : Jacky, de notre auberge, nous a expliqué que toutes sortes d’animaux vivaient dans les bassins : canards, escargots, et même des crevettes !

A côté de cela, des pins côtoient des bananiers, la végétation est extrêmement riche et un bruit de fond permanent et assez élevé accompagne la promenade, que ce soient des oiseaux ou des grenouilles…