Ambiance musicale : El brujo – Juaneco y su combo

Après avoir trekké dans la vallée sacrée des Incas, dans un des plus profonds canyons du monde et autour d’une cordillère montagneuse majestueuse, je voulais maintenant me rapprocher de la grande zone amazonienne et essayer d’y passer quelques jours.

J’avais pu avoir un bon aperçu de cet écosystème à Rurrenabaque, en Bolivie, mais le Pérou allait m’offrir sa version. Pour cela, j’allais déjà devoir m’accommoder d’un trajet multi-modal d’un jour et deux nuits.

J’ai donc quitté Huaraz la nuit en direction de Trujillo, sur la côte. J’ai terminé ma nuit sur les sièges de la gare routière, dans laquelle j’allais passer plusieurs heures d’attente, en escale. Cette escale était savamment préparée, puisqu’en ce jour avait lieu la demi-finale de la Coupe du Monde de football.

J’avais vérifié le matin les écrans et je savais que la salle d’embarquement en avait un également. Je l’ai donc rejointe deux heures avant le départ programmé, j’étais tout seul et arborais le maillot de la sélection nationale.

Cette fois, ce n’était pas une nouvelle équipe sud-américaine qui se dressait devant nous mais nos voisins les Belges. La première mi-temps fut tendue, Lloris réalisant de belles parades pour nous sauver. Puis Umtiti est venu croiser de la tête ce tir de corner et libérer le pays.

Avec six minutes de temps additionnel, l’issue du match allait légèrement déborder par rapport à l’heure de départ. Le micro du terminal invitait les passagers à embarquer, je freinais des pieds pour ne pas sortir et le conducteur le voyait bien dans mes yeux.

Finalement, le coup de sifflet a retenti, j’ai grimpé dans le bus tout proche, qui n’attendait plus que moi, et nous sommes partis dans la même minute. L’équipe de France venait de s’ouvrir les portes de la finale et je prenais la direction de l’Amazonie, avec Tarapoto dans un premier temps.

Une petite pause à Chiclayo, toujours sur la côte, m’a permis de goûter au gâteau King Kong fourré au manjar blanc. Un véritable concentré péruvien de calories ! La nuit s’est ensuite abattue sur le bus et je me suis réveillé au petit matin avec des images de verdure, de pluie et une ambiance beaucoup plus humide.

Tarapoto m’a paru légèrement chaotique, le soleil et la chaleur étaient revenus et tout le monde se promenait à moto et moto-taxi. La rigueur du temps, les personnes introverties et les chapeaux hauts avaient laissé la place à une ambiance tropicale, avec shorts et débardeurs, des personnes très détendues et une atmosphère tranquille. Sur les murs, les partis politiques avaient directement peint leurs slogans.

Je ne voulais pas trainer ici puisque je cherchais à aller jusqu’à Yurimaguas, où la route s’arrêtait. La plupart des touristes comme moi devait emprunter ce chemin et on a cherché assez vite à m’escorter jusque là-bas. Je déteste cet accompagnement presque forcé, dans le but de vendre un ensemble tout compris, mais cela semblait la seule façon d’y aller et je me suis donc laissé porter.

Après un peu d’attente à une station-service, j’ai embarqué dans une voiture sportive avec d’autres personnes et nous avons rejoint la Perla del Huallaga, du nom d’une des 2 rivières traversant le chef-lieu de la province d’Alto Amazonas.

La moto-taxi m’attendait déjà à l’arrivée pour m’emmener à l’agence, où on a pris le temps de connaitre mes envies et de me proposer tel ou tel tour. Cela était trop pressé pour moi et j’ai préféré tempérer en parlant de l’autre demi-finale que je voulais voir également.

Le propriétaire de l’agence m’a donc emmené dans une bodega, une taverne, sur le bord du fleuve où j’ai pu manger du poisson local et assister à la victoire croate. Comme j’avais appris à le faire en voyageant, je voulais faire un tour des options avant de choisir, et j’ai donc salué mon commercial en promettant de retourner le voir si je me décidais.

Je savais aussi que je préférais aller à Lagunas, lieu de départ des excursions, pour trouver ce qui allait le mieux me correspondre. J’ai donc déambulé dans la ville avec mes sacs, au milieu du marché et des motokars, motos à trois roues équipées d’une charrette et distribuées depuis l’entrepôt d’import situé près du port. Ce même port me donnait plusieurs options pour rejoindre Lagunas, dont celle de partir le soir-même.

J’allais avoir besoin d’un hamac dans le futur proche, pour dormir sur certains bateaux, mais ceux proposés ici me paraissaient trop lourds. J’ai donc remis cet achat à plus tard. Le soir, je suis retourné pour embarquer sur l’immense barque de transport fluvial, mais une inspection surprise de dernière minute a eu lieu.

Nous devions partir à vingt heures, tout le monde était prêt mais la brigade avait manifestement des observations et la compagnie ne devait pas respecter un certain nombre de points de réglementation. On a sorti un gros meuble du bateau, vérifié la boite des premiers secours puis fait le tour à la lueur des lampes de téléphone portable.

Les classeurs des officiels se sont refermés, les trois quarts des passagers ont embarqué puis le bateau a démarré et est parti, sous les yeux des quelques personnes encore à l’embarcadère, dont moi. Ces dernières ne bougeaient pas et étaient relativement détendues.

J’ai compris, en posant la question, qu’il fallait attendre un peu et qu’un autre bateau allait arriver. On se le disait à voix basse, comme si on essayait de cacher quelque chose. Puis vers vingt-deux-heures, après le départ des agents, nous avons fini par embarquer dans un autre gros bateau et sommes partis en toute discrétion, sans lumière et sans pousser le moteur. J’avais presque l’impression d’être un clandestin à l’abord d’une frontière…

Après vingt minutes de quasi-dérive, nous avons rejoint le premier bateau qui nous attendait en aval, l’avons accosté et avons changé d’embarcation, en plein milieu du fleuve, pour tous se retrouver dedans, bien serrés. La limite de sécurité était sans doute dépassée mais la compagnie assurait ses profits.

Je suis finalement arrivé à bon port en plein milieu de la nuit. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, si ce n’est un gros village d’après Maps.me, et j’avais pris le parti de dormir avec la tente, à côté d’une agence qui me paraissait bien et avec laquelle j’espérais pouvoir commencer un tour de trois jours dès que j’aurais terminé de me reposer.

C’était sans compter sur Adan, un guide d’une cinquantaine d’années, qui m’a questionné dès ma descente du bateau sur mes besoins afin de satisfaire chacun d’eux et m’a proposé de partir le lendemain, tout en dormant dans le « bureau » de l’agence pour laquelle il travaillait.

Je n’étais pas à l’écoute, encore moins ouvert à la négociation. Je voulais juste terminer ma nuit, pour l’instant. Je tenais à être libre de choisir le lendemain, mais sa proposition venait sans condition. J’ai donc accepté et me suis libéré d’un poids. Je me suis retrouvé allongé dans la « chambre » d’un enfant parti étudier en ville, avec un petit singe de compagnie qui m’a considéré comme un second père.

Debout de bonne heure malgré le manque de sommeil, je suis rapidement parti vérifier les autres agences. Les rues n’étaient pas goudronnées, les habitations étaient relativement précaires. Après un ou deux contacts, j’ai vu que le temps pressait et que le tarif proposé par la patronne d’Adan était plutôt juste.

Nous sommes donc partis, lui et moi, après un petit-déjeuner et quelques courses au marché. Le motokar nous a laissés au point de départ de la réserve nationale. De là, c’est avec un canoë creusé et sans moteur que nous sommes partis.

J’étais ravi des conditions de mon excursion, puisque le fait d’être peu et silencieux renforçait l’immersion dans cette jungle. J’allais avoir ma pagaie et participer, sans être uniquement spectateur.

En cette saison « verano » donc sèche, le niveau de l’eau était plus d’un mètre en-dessous de celui de la saison humide. Tous les chemins n’étaient donc pas ouverts à la navigation. Dans la discussion, je me suis rendu compte que Victor et Vincent avaient pris la même agence pour leur tour. Je ne savais pas si j’allais les croiser.

En revanche, j’ai vu de petits singes, des hérons, des rapaces, des martins-pêcheurs. Nous avons ensuite déjeuné au milieu de l’après-midi, sur un des lieux aménagés. Les papillons faisaient la taille de la main, il y avait des palmes de soixante centimètres : la nature n’avait pas les mêmes dimensions ici !

En repartant, nous avons traversé le territoire de loutres géantes, véritables loups du fleuve. Elles vivaient en groupe et faisaient un bruit caractéristique. Le fait de les voir s’agiter n’avait rien de très rassurant, mais nous sommes restés à distance pour simplement les observer.

La nuit est progressivement tombée et nous avons continué de pagayer, sous les étoiles, avec toute la magie que cela suppose. Sans Adan, je n’étais rien, au milieu de cet environnement hostile et rempli de bruits que je ne connaissais pas.

J’avais une confiance absolue en mon accompagnateur, qui connaissait le parc comme sa poche, en y ayant grandi. Il avait également appris un certain nombre de ses techniques à l’armée.

La journée s’est terminée avec un petit caïman s’aventurant à moins de deux mètres du bateau puis nous avons rejoint le campement. Une grosse étape s’annonçait le lendemain et nous avions dépassé l’heure de manger. Nous avons donc juste pris un peu de thé et du pain avant de se coucher, pour reposer nos bras légèrement endoloris.

Nous sommes partis de nuit au petit matin, avec de nombreux yeux jaunes ou rouges qui dépassaient de la ligne d’eau et réfléchissaient la lumière de nos lampes frontales. La présence de caïmans ne faisait aucun doute, tout comme celle de grands singes dont le bruit rauque de gorge hantait les environs.

Quelques dauphins ont également fait une courte apparition, furtive. Puis Adan a installé des filets de pêche dans l’espoir de trouver de quoi se nourrir le soir, alors que notre petit-déjeuner était déjà assuré, avec poisson et bananes frites.

Nous nous sommes ensuite promenés dans la jungle, au milieu d’immenses arbres dont le bois sert à produire les canoës comme celui avec lequel nous naviguions depuis le début. La végétation n’était pas si dense que ça mais je vérifiais régulièrement devant et derrière moi. Elle était le lieu de vie de toutes les bestioles, petites et grandes, que je pouvais imaginer.

Ici, il y avait un palmier assiégé par d’autres plantes qui l’étouffaient et là, des termitières s’étaient installées sur des troncs. Adan a pris l’écorce d’un arbre dans un but thérapeutique et m’a montré une trace de tapir, en me disant que les jaguars s’étaient retirés de la région pour la saison.

Nous avons poursuivi vers certains passages en jouant les équilibristes, pour rester au sec et ne pas risquer la trempette en eaux troubles.

De retour au bateau, nous sommes allés remonter les filets. La pêche avait été bonne puisqu’Adan sortait un poisson tous les deux mètres cinquante. Soudain, le filet parut plus lourd et relativement emmêlé. Il vit instantanément que ce qui se trouvait pris entre les mailles n’avait rien d’un poisson…

« Es un anaconda ? »

Nous venions de rentrer dans une autre dimension. Enfin, surtout moi. Pour Adan, c’était un vendredi comme un autre, avec son filet qu’il allait devoir couper avec parcimonie pour libérer l’animal et réparer ensuite. Aucune agitation ne vint le troubler : il savait ce qu’il avait à faire, et comment le faire.

De mon côté, j’étais ébahi devant la prise du jour, devant ce que cela représentait à mes yeux d’occidental et émerveillé de pouvoir vivre cette opportunité. Voir un anaconda d’aussi près, dans son cadre sauvage, avec toute la notion de danger que cela supposait, relevait de l’exceptionnel, de l’expérience unique.

De nombreuses manipulations ont alors eu lieu, et je n’ai pas rechigné quand Adan a eu besoin de ma casquette pour bien maitriser la tête du serpent pendant les opérations.

A force de patience, et avec un serpent relativement calme, Adan a fini par le libérer. Et une fois hors de l’eau, la bête était assez impressionnante, avec quasiment trois mètres de long.

Contre toute attente, il ne s’en est pas débarrassé rapidement mais a tenu à bien exposer sa prise, fier du souvenir qu’il allait graver dans ma tête et du travail qu’il venait d’accomplir, en toute sécurité pour l’animal. Et pour cela, il restait encore à faire lâcher la casquette au serpent, qui l’avait mordue.

Je m’en tirais avec un beau souvenir à la casquette et des photos frappantes à transmettre à leur agence, pour la partie marketing. Adan était sans aucun doute la personne avec qui partir dans ces endroits peu rassurants, el campeon !

En rigolant, je lui ai dit qu’on pourrait aussi avoir un crocodile dans le filet… ce qui fut le cas à la fin ! Dans le dernier mètre, un petit caïman avait sa patte coincée mais le simple fait de remuer les mailles a suffi à le libérer et le voir déguerpir en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. C’était incroyable !

Nous avons ensuite fait une pause sur un nouvel emplacement aménagé et déjeuné tardivement avec le poisson que la rivière avait fourni.

La nuit s’annonçant, il fallait faire demi-tour et nous avons donc amorcé notre retour contre le courant. Là encore, en étant de nuit, l’aventure prenait une autre tournure. De plus, j’avais pu être témoin de ce qui se cachait sous l’eau et j’avais d’autant moins envie de chavirer.

À un moment, Adan s’est rapproché du bord, jusqu’à quasiment immobiliser l’embarcation, et tout en fumant sa cigarette, il a attrapé un petit caïman à la main ! C’était le clou du spectacle… il se tenait dorénavant debout, en me montrant le reptile extrêmement calme, comme si c’était naturel.

Contrairement à l’anaconda, il m’a proposé à un moment de le tenir à mon tour, pour mieux le voir et même le prendre en photo. Je savais que ce n’était pas le genre de chance à laisser passer. Je l’ai donc pris juste en dessous de la mâchoire et l’ai observé sous toutes ses coutures, du museau à la queue, en passant par le ventre, les dents et les yeux.

Tenir cet animal dans mes mains était le deuxième grand moment émotionnel de la journée et je le faisais avec tout le respect nécessaire pour l’animal, mais aussi pour m’assurer qu’il n’y ait pas d’incident.

Après l’avoir relâché, nous avons continué à pagayer jusqu’à rejoindre le campement et découvrir que Victor et Vincent y étaient aussi. C’était amusant de se retrouver ainsi ici, après s’être vus, la fois précédente, près des montagnes.

Après cette longue et belle journée, je n’ai pas tardé à aller me coucher. Dehors, c’était un concert de bruits nocturnes, paraissant plutôt effrayants. Seuls quelques filets nous tenaient à l’écart des insectes et il n’y avait pas de portes.

Le lendemain, il était plus facile de se donner une idée du camp où nous étions. Le soleil a fait son apparition pour la première fois, et avec lui, une chaleur humide peu agréable, mêlée aux moustiques.

Nous avons passé la matinée à remonter la rivière, puis déjeuné une dernière fois au milieu de cette verdure prégnante et d’un tourbillon de papillons. Le retour au débarcadère sonnait le retour à la civilisation, après trois jours bien isolés.

Tout le monde était assez content de rentrer et cela s’est traduit par des bières, un gros repas et une sortie dans la discothèque du coin, un préau aux quatre vents. Nous étions samedi soir et tout le village s’était manifestement donné rendez-vous. Les groupes électrogènes tournaient pour conjurer les coupures de courant nocturnes.

J’avais négocié pour rester une nuit de plus à l’agence, étant donné que ce serait ma dernière dans les environs. Du fait des constructions légères, j’entendais encore les basses des rythmes latinos, une fois rentré.

Je me suis réveillé hébété comme le premier jour, mais pour d’autres raisons. Les guides s’étaient rassemblés, certains avaient dormi à l’agence et paraissaient encore plus subir les conséquences de la nuit festive que moi.

De mon côté, je gardais en tête le seul et unique rendez-vous de la journée : la finale de la Coupe du Monde de football. Je suis allé chercher mes camarades français dans l’auberge voisine et nous sommes allés petit-déjeuner au marché, d’un pas lourd et peu décidé. Ce faisant, nous avons loupé les hymnes et le début du match. Pour autant, mes compatriotes ne semblaient pas plus excités que ça.

C’était la troisième fois que la France se retrouvait en finale et la deuxième fois que j’étais à l’étranger pour l’occasion, après la défaite de 2006 observée depuis le Canada. J’avais carrément loupé la première finale de 1998 à cause d’un camp scout. Aussi, il était temps de trouver un écran qui retransmette le match, ce qui ne fut pas si simple.

Nous avons trouvé notre bonheur dans un restaurant qui faisait aussi commerce alimentaire et de vêtements. Je pense d’ailleurs qu’il s’agissait de la télévision du propriétaire, qu’il partageait de façon bienveillante avec les rares clients, alors que l’on voyait un bout de son logement au fond de la pièce.

Bien qu’il soit encore relativement tôt dans la journée, nous avons ouvert les bières et examiné les débats avec attention. Bien entendu, je portais mon maillot de l’équipe nationale. La première mi-temps fut riche, avec trois buts et un avantage pour la France.

Le match a ensuite repris et Pogba et Mbappé ont enfoncé le clou, avant que l’on encaisse un dernier but gag. Quatre à deux : le score était sans appel, et nous étions champions du monde. J’avais envie de partager cette grande joie mais ce n’était pas vraiment l’endroit.

Ce devait être une fête folle en France, mais ici, la bourgade était bien calme, prise dans la torpeur de cette très chaude journée d’été. C’était d’ailleurs assez fort de voir qu’un évènement comme celui-ci était mondial, qu’il touchait les populations jusqu’au petit village amazonien.

Cela ne voulait cependant pas dire qu’il allait lui changer son quotidien. C’était simplement la dernière fois que les spectateurs allaient entendre « somos Latina, somos el canal del Mundial ! »

Le peu d’excitation est ensuite très vite retombé. Nous avions beaucoup de temps à tuer avant d’imaginer prendre le bateau le soir, pour Nauta. Les guides continuaient à occuper leur dimanche à boire, et prononçaient quelques phrases peu compréhensibles entre deux gorgées.

J’en ai profité pour me couper moi-même les cheveux et la barbe, toujours à l’agence. Adan a bien tenté de me soutirer quelques soles, pour réparer le filet mis à mal par son intervention pour délivrer l’anaconda, mais en vain.

Finalement, nous sommes allés une deuxième fois à l’embarcadère pour acheter les tickets et avons assisté à un coucher de soleil magnifique.

De la même façon que j’étais arrivé au milieu de la nuit, le bateau allait partir dans ces mêmes horaires. Nous avons donc tenté de retourner à la discothèque mais il n’y avait personne cette fois. Nous avons rassemblé nos affaires avec Victor et Vincent, j’ai fait une dernière sieste à l’agence puis vint l’heure d’y aller.