Ambiance télévisuelle : La cuisine des mousquetaires – FR3

La ville de Chiang Mai jouit d’un charme tout particulier. La vieille ville est en effet entourée de remparts et de douves et est dominée par de nombreux temples. Le peu de trafic à l’intérieur de ces limites et les nombreux marchés rendent l’endroit très agréable.

Pour commencer, nous avons fait la connaissance des rot daang, ces taxis partagés sous la forme de voitures rouges tout-terrain. Pour quelques bahts, il était possible de leur faire signe et de faire de courts trajets, en ramassant et déposant d’autres passagers sur le chemin.

Wat Phra Singh est le premier temple que nous avons visité. Sa façade majestueuse est parsemée de motifs dorés, au milieu desquels de la mosaïque bleue vient apporter du contraste. Le stupa doré complète le bâtiment.

Comme il était l’heure de la prière, nous avons pris place dans le temple, écouté attentivement les chants qui montaient depuis les chœurs et bien pris soin de ne pas diriger nos pieds vers Bouddha, ce qui aurait été très irrespectueux. Des moines et des novices étaient installés devant, et il y a même des chiens qui sont venus assister à l’office, n’hésitant pas à aboyer quand il leur en prenait l’envie.

Nous avons continué avec Wat Chedi Luang, dans le même style doré, mais avec un monument à l’arrière en briques et en ruines. Des statues d’éléphants jouent le rôle de protecteur, mais il semble que des événements de guerre avec la Birmanie au XVIIIe siècle aient été plus forts.

Wat Phan Tao a complété le trio. Bien plus petit, il est pour autant très particulier, tout en noir et en décorations dorées. Deux nagas, ces serpents mythiques, gardent l’entrée et sont parés de bouts de miroirs colorés, pendant que des statues de moines bébés imitent de célèbres smileys, à moins que ce ne soit le contraire…

Ces belles visites nous ayant ouvert l’appétit, c’est au marché du dimanche soir, dans la rue piétonne, que nous avons pu nous restaurer, à des tarifs défiant toute concurrence. Le lieu est le rendez-vous des locaux, des touristes et de tous ceux qui ont quelque chose à vendre, de l’artisanat aux toiles de peinture, des vêtements aux lunettes, des pad thaïs aux glaces frites.

Une partie de la journée suivante a été consacrée à la gastronomie thaïlandaise, avec un cours de cuisine. Cette nourriture est particulièrement savoureuse mais relevait un peu du mystère, pour moi, dans sa fabrication. Il fallait donc que je voie ça de plus près.

La première raison de ces étincelles gustatives vient bien sûr de tous les ingrédients utilisés : piments verts ou rouges, citronnelle, crème ou lait de coco, gingembre thaïlandais (galanga), ginseng, ail, cébette (oignon de printemps), combava (citron vert kaffir), curcuma, basilic doux ou sacré (tulsi), sucre de palme, sauces de poisson, d’huitres, de soja. La liste est très longue !

L’une des bases permettant de faire de nombreux autres plats est la pâte de curry. Il y a celui vert, rouge, panang : ils diffèrent souvent à un seul ingrédient, comme la couleur du piment, ou l’ajout de cacahuètes. Dans tous les cas, les composants sont pilonnés jusqu’à obtenir une pâte homogène, dont une ou plusieurs cuillères serviront à assaisonner le plat.

Ensuite, il faut se pencher du côté des ustensiles et de la façon de cuire : le wok trône en maitre près des fourneaux. Toutes les saveurs sont mélangées pour les poêlées. Mais il ne faut pas oublier les soupes et nombreux bouillons, ni les bains d’huile.

Dans le cadre de ce cours, j’ai pu cuisiner des classiques d’ici, entre le poulet sauté au basilic tulsi, le curry vert de poulet et la soupe épicée et aigre (tom yum) de crevettes. De vrais délices…

Si je rajoute la découverte du fantastique khao soy, sorte de nouilles dans un curry jaune et crémeux de poulet, surmontées de pâtes frites, je pense que cette étape de mon parcours a véritablement été une des plus riches en termes de gastronomie.