Yogui autour du monde

Auckland, ville terminus

Ambiance musicale : Appreciate – Pete Rock

Alors que je décidai de partir de Rotorua, je n’avais pas de destination clairement établie. Je voulais aller au nord, vers Auckland, la capitale économique, et les quelques arrêts potentiels entre les deux ne me disaient pas grand-chose, n’ayant pas vu Le Hobbit ni Le Seigneur des Anneaux.

La première voiture allait me permettre de sortir de la ville et la deuxième allait me donner la solution. Ce couple d’Anglais installés en Nouvelle-Zélande rentrait, après quelques jours sportifs à Rotorua, à Auckland. Nous allions passer par différents endroits, dans lesquels je pouvais me manifester si je désirais m’arrêter.

En réalité, la discussion était très intéressante et l’occasion, trop belle. J’ai donc débarqué en fin d’après-midi dans la métropole, plein de recommandations diverses et variées pour occuper mes jours dans cet endroit sous-estimé, de l’avis conjoint du couple.

La ville s’étend très largement et le fait de revoir tout à coup de nombreuses routes s’entremêler pour desservir le centre ou la périphérie apparaissait comme une redécouverte de l’environnement urbain.

Comme dans beaucoup de grandes villes, Auckland n’échappe pas à son lot de personnes indigentes qui vivent dans la rue. D’un autre côté, j’ai pu observer le port avec un grand nombre de yachts luxueux et de bateaux de course.

La Volvo Ocean Race allait être de passage dans peu de temps, et au-delà de ça, la baie représente un formidable terrain de jeu pour les capitaines et autres skippers.

J’ai pu repérer au premier coup d’œil que la ville se développait énormément. De vieux bâtiments étaient fraichement restaurés et faisaient face aux nombreuses grues qui érigeaient de nouvelles tours. De nombreuses nationalités étaient représentées, avec des Indiens et des Asiatiques en nombre.

Avant de me projeter un peu plus et de visiter plus en profondeur, j’ai voulu gérer l’achat de mon billet d’avion trans-Pacifique. Je n’avais en effet pas voulu l’acheter en avance, d’une part parce que je ne voulais pas être contraint dans mon exploration et aussi car le comparateur de Google était formel : les prix étaient les mêmes tous les jours, en cette dernière dizaine de février.

Les choses ne se sont pas révélées les mêmes une fois en face du site de la compagnie aérienne. Ils étaient bien plus chers d’une façon générale, mais surtout, partir fin février se révélait impossible, en raison du prix prohibitif.

C’est ainsi que j’ai dû (très) légèrement revoir mes plans, qui n’incluaient de toute façon pas forcément d’aller plus au nord. La météo avait été capricieuse sur une bonne partie de cette île, il était peut-être temps pour moi d’aller goûter à un autre continent, d’autant que le fait d’attendre me faisait potentiellement entrer dans une saison plus froide et humide.

D’un autre côté, ce retour en grande ville après beaucoup de nature me laissait un goût quelque peu amer et je me disais aussi que je laissais ainsi de nombreux espaces à découvrir, pour une prochaine fois.

C’est donc en toute quiétude que j’ai acheté mon billet pour le lendemain et passé une dernière soirée à me rappeler de cette grande aventure néo-zélandaise, ce mois et demi durant lequel j’ai littéralement pris mon envol, en réalisant la quasi-intégralité de mes trajets en auto-stop.

J’ai repoussé des limites et appris à accepter le refus sans en faire quelque chose de personnel. J’ai découvert une plus grande flexibilité, celle que chaque voyageur devrait, selon moi, se donner la peine d’expérimenter, en lâchant prise sur les horaires, les destinations, les réservations, sans que ça ne détériore mon expérience de quelque façon que ce soit, bien au contraire.

J’ai brisé quelques verrous psychologiques en m’autorisant de nombreuses choses, et en particulier en m’écoutant, en faisant plus de choses selon ce que je sentais et pas seulement selon ce qu’on me disait de faire, que ce soit via des rencontres ou un guide de voyage.

J’ai confirmé, en montant dans plus de cinquante véhicules différents, avec pour seules contreparties mon sourire et mes histoires, que l’humain a une belle générosité en lui et que je rendrai la pareille quand je serai conducteur à mon tour, parce que j’imagine devoir le rendre d’une certaine façon, mais aussi parce que c’est en entretenant ce genre d’interactions que la confiance dans les autres se maintient, voire se renforce.

C’était donc la fin de ce pays mais le début d’un nouveau moi, plus aguerri et avec encore plus de cordes à mon arc, avant d’aborder l’Amérique du Sud… J’ai désiré évoluer dans ce sens pendant plusieurs mois auparavant sans que ça n’arrive vraiment, et je sentais maintenant les effets sans que je ne les recherche expressément. Il est donc vrai que « le hasard ne favorise que les esprits préparés » …

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  1. Estève

    Une page se tourne; vivement la suite 😉

    • #spoiler
      La suite, je la vis depuis 3 mois, il faut que je l’écrive, mais en avant-première: c’est du bonbon au quotidien! 🤩

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