Ambiance musicale : Baby, I love your way – Big Mountain
Après ces deux belles journées de randonnée, j’étais donc de retour à Rotorua, que j’avais entrevu quelques jours plus tôt. Six voitures m’ont permis de faire le trajet et j’ai même eu honte de monter dans l’une d’entre elles, dans le sens où j’avais une glace à la bouche, après une pause que je m’étais accordé à une station-service, et que je n’étais pas prêt pour l’échange classique qu’implique ce mode de transport.
Cela s’est vite oublié, surtout quand j’ai réalisé que la ville et ses hébergements étaient pleins, pour le nouvel an chinois. Après quelques allées et venues, j’ai pu trouver une place dans une auberge assez folle, aux couleurs des cactus et d’un environnement mexicain.
Quelques jours plus tôt, j’avais pu faire un tour pour découvrir les premières caractéristiques de l’endroit : une odeur de soufre omniprésente, de la vapeur s’échappant du sol, des flaques en ébullition, le bois carbonisé par l’acide sulfurique.
Il n’est pas étonnant que l’endroit se soit transformé en station géothermale très réputée, attirant des touristes depuis plus de cent ans. Pour autant, sous un ciel grisâtre, les alentours paraissaient un peu désolants, le manque de vie animale s’ajoutant. Un bain de pieds dans le parc Kuirau m’a néanmoins tout fait oublier !
Avec Alexandra, Allemande rencontrée à l’auberge, nous avons décidé de refaire une boucle dans la ville, notre objectif étant d’épurer tous les endroits gratuits et néanmoins intéressants, aucun de nous deux ne voulant se retrouver en cure thermale, ou devant un spectacle dans un village maori, mille fois répété et qui pouvait manquer d’authenticité.
La balade en bord de lac nous a permis de voir les lieux d’une autre manière, avec un ciel plus clément. Nous naviguions toujours à vue, au milieu de la vapeur, mais les oiseaux avaient fait leur apparition, et nous avons profité des explications d’un retraité d’origine hollandaise, qui a émigré ici des dizaines d’années auparavant, et qui nous a donné d’autres idées de lieux.
En poussant la promenade, nous avons atteint le marae, c’est-à-dire le centre communautaire, du village d’Ohinemutu, où, par hasard, de nombreuses personnes s’étaient réunies et répétaient pour un spectacle à venir. Avec un peu de timidité au début, nous avons bénéficié de longs extraits de chants mêlés de danse, dans un silence très respectueux et partagé par les autres chanceux.
Toute cette énergie, qu’elle soit transmise via les morceaux guerriers ou ceux plus calmes, nous a accompagnés tout le reste de la journée, que ce soit pour atteindre la cime de la Rainbow Mountain toute proche ou aller se baigner à Kerosene Creek, où de véritables jacuzzi à l’air libre nous attendaient.
Une journée d’une telle qualité ne pouvait se terminer ainsi : un concert avec feu d’artifice avait lieu dans la soirée. Là encore, la culture maorie était à l’honneur. Après quelques bières avec le couple de Français que nous avions ramassé en stop, la fête s’est terminée de retour à l’auberge, en tentant notre version des visages guerriers.
La suite, à l’intérieur, fut l’une des nuits les plus loufoques de mon expérience néo-zélandaise, au milieu des mouvements incessants de personnes avec des problèmes de sommeil, pour ne pas dire plus ! Je crois que l’écosystème du Far-West agissait sur certains, apparaissant un peu dérangés.
Le lendemain, nous nous sommes remis de nos émotions en tentant de trouver un endroit plus calme pour se baigner, chose qui n’était pas rendue simple par l’omniprésence des fumeroles. Après s’être éloigné de la ville et plusieurs essais infructueux, nous avons trouvé la petite plage adéquate.
Juste de quoi retrouver de l’énergie et pouvoir se remettre en route en direction du nord, après nos adieux mais la perspective de se revoir en Europe.
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