Yogui autour du monde

La réserve naturelle de Yading, dans le sud du Sichuan

Ambiance musicale : The birth and death of the day – Explosions in the sky

Après avoir exploré le côté spirituel du Sichuan, j’ai continué ma route en direction du sud, là où les décors l’emportent sur toutes les autres considérations, et où les altitudes sont les plus élevées. Mes journées précédentes m’avaient offert une sorte d’acclimatation, que j’allais mettre à rude épreuve par ici.

La route en direction de Daocheng a offert des paysages de montagne dignes de cartes postales, avec une flore changeante au gré des différents zigzags que nous effectuions entre les sommets. La neige était absente dans le coin, malgré l’altitude conséquente que nous avons rencontrée, avec un col à quatre mille six cent quatre-vingt-seize mètres et un autre à quatre mille cinq cent dix mètres.

Le changement notable résidait dans les maisons : c’était ici de massives blockhouses, faites pour résister aux hivers particulièrement rudes de la zone, où les routes peuvent rester coupées pendant de longues journées, après les chutes de neige.

J’aurais dû m’arrêter à Daocheng pour cette journée, puisque c’est la base arrière de Yading, mais une voiture partagée allait partir pour Riwa, ce qui me rapprochait considérablement de l’accès du parc. J’ai donc grimpé dedans, après avoir vérifié, en français, auprès de Tong, Chinois de Chengdu en stage ici et qui avait passé trois ans d’études à Lyon, que c’était la meilleure chose à faire.

La voiture était pleine de sept fumeurs, se laissant allègrement aller à enfumer l’espace, mais le trajet est passé relativement vite, en discutant avec deux personnes qui allaient travailler à Yading sur un site de travaux. Ils étaient impressionnés de ma démarche de long voyage et m’ont posé plein de questions. Après avoir sympathisé, ils ont même tenu à m’accompagner jusqu’à la réception de mon auberge d’arrivée et à payer le trajet.

La chance s’est encore amplifiée quand je suis entré dans mon dortoir : une équipe de joyeux lurons occupait les lieux, entre vingt-trois et vingt-huit ans. Ils étaient électrisés par ma présence et essayaient de sortir tous les mots d’anglais qu’ils avaient pu apprendre lors de leurs études.

L’un en particulier, York, avait de très bons restes malgré le fait qu’il ne s’en était plus servi depuis quatre ans. Ils m’ont accueilli dans leur équipe et m’ont instantanément proposé d’aller manger avec eux.

C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés, eux six, leurs deux chauffeurs et moi, à partager un hotpot, repas typique qu’ils ont l’habitude de consommer deux fois par semaine, où le plat est partagé en deux bouillons, l’un épicé et l’autre (un peu) moins épicé, où cuisent de la viande et des légumes. Et eux aussi ont tenu à me l’offrir !

Après avoir fait le plein d’énergie, nous avons rejoint la place centrale, et comme à Kangding, les gens dansaient en rond. Poussés par l’effet de groupe, nous sommes arrivés à rentrer dans le cercle. Une expérience amusante.

Le lendemain, toujours ensemble, nous sommes partis à l’attaque de la réserve naturelle. C’était une journée exigeante qui nous attendait, et l’équipe a répondu présent. Les trois montagnes du parc culminent aux alentours de six mille mètres d’altitude et sont des montagnes sacrées pour le bouddhisme tibétain : Chenresig (pour la compassion), Chana Dorje (pour le pouvoir) et Jampelyang (pour la sagesse).

Elles ont constitué notre panorama pour toute la randonnée. Celle-ci a commencé à trois mille huit cents mètres, après que le bus nous ait laissé, avec les nombreux autres touristes chinois. J’étais assez intrigué par la tenue des gens qui, bien que nous allions dépasser les quatre mille mètres toute la journée, était plutôt simple, voire très inadaptée dans quelques cas. Par chance, le temps n’a pas subitement changé et il n’y a pas eu de problèmes mais je me disais que ce n’était pas une situation qu’on aurait pu rencontrer en France.

Nous avons mangé au niveau des prairies de Luorong, vers quatre mille deux cents mètres, entourés de sommets majestueux et de quelques biches qui fréquentaient aussi les lieux. Des marchands ambulants vendaient des bouteilles d’oxygène pour assister les personnes « en difficulté » et il était possible de louer des ânes pour atteindre le sommet de la marche.

Nous avons ensuite poussé nos efforts pour atteindre le premier lac, le Lac de Lait, autour de quatre mille six cents mètres. Sa couleur turquoise en faisait la star des décors de selfies ou des nombreuses photos de poses que les jeunes Chinoises enchainaient, telles des mannequins en séance.

Et finalement, nous avons rejoint le Lac aux Cinq Couleurs, avec un petit record personnel à quatre mille sept cents mètres. Le souffle était un peu court mais cela s’est fait sans encombre majeure. Le temps était parfait, l’équipe était solide et le spectacle valait facilement l’énergie qu’il avait fallu déployer.

Précédent

Le Kham, Sichuan de l’ouest, si proche du Tibet

Suivant

Les Gorges du Saut du Tigre et la vieille ville de Lijiang

  1. Vero

    Whaoo !! Paysages a couper le souffle !!! Je comprends pourquoi tu étais essoufflé !!! Que la terre est belle !! Tous les lieux que tu nous fais découvrir le confirme ….

  2. Alice

    How was the hotpot?? Was it much better than the one we had in Paris?

    • It was pretty different ! Spicier, and most of the food was already in the broth, we added just some things from time to time… and we had a bowl of seasonings !

Répondre à Alice Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén