Ambiance musicale : Chupee – Cocoon

Après avoir expérimenté l’achat par un intermédiaire, j’ai voulu acheter mes billets de train en direct, à la gare. Je voulais en effet rejoindre Chengdu pour poursuivre mon trajet et la gare était sur le chemin du retour de l’Armée des Guerriers en Terre-Cuite. Le challenge s’est avéré moins compliqué que prévu, la personne du comptoir me réservant quelques mots en anglais, après avoir apprécié mes quelques efforts en chinois.

Le choix entre les 2 propositions qu’elle me faisait était, lui, plus compliqué : la nuit-même ou 2 jours plus tard, en sachant que coulait en permanence ce sablier limité du visa. Xi’an était intéressante, mais je pensais y avoir accordé assez de temps. J’étais donc quitte pour revenir avec toutes mes affaires, et passer une grande partie de la nuit allongé sur des sièges, comme d’autres compagnons de ma future route.

 

Chengdu est la base de départ de l’exploration du Sichuan, province riche en paysages montagneux variés, qui a son propre dialecte (à cinq tons, contre quatre pour le mandarin) et des populations différentes, puisque l’Ouest de cette dernière est frontalier avec le Tibet, où la langue, l’écriture, la nourriture et tant d’autres choses sont spécifiques.

La capitale, et par extension la province, est aussi particulièrement connue pour son Centre de recherche et de reproduction du panda géant. L’idée de pouvoir les observer m’enchantait particulièrement : grands, petits, noirs et blancs, roux, en train de grimper aux arbres, de manger du bambou, de faire des roulades ou tout simplement de faire la sieste. Après quelques bus, ce fut possible…

 

Ça a été l’occasion de tordre quelques idées préconçues sur ses bêtes à l’apparence si calme et pataude : s’ils font la sieste une bonne partie de la journée, c’est qu’ils sont efficients en consommation d’énergie, l’apport énergétique du bambou étant très faible et sa digestion en consommant déjà une partie non négligeable…

Ce sont aussi d’excellents grimpeurs qui ne rechignent pas à monter aux arbres pour se protéger des prédateurs, ou tout simplement trouver un endroit plus frais pour… faire la sieste !

 

 

La déception s’est emparée de moi à la sortie : il n’était pas possible d’en ramener un autrement qu’en peluche. Dommage !

Le lendemain a été consacré à la visite du Bouddha Géant de Le Shan. Je sais bien qu’on ne parle pas avec des chiffres mais avec des mots, mais l’édifice mérite quelques secondes d’attention sous la forme de numéros.

Cette statue est la plus grande au monde du fondateur du bouddhisme (soixante et onze mètres), est vieille de plus de mille deux cents ans et fut réalisée en quatre-vingt-dix ans, ce qui en souligne la performance. Ses seules oreilles (dont la longueur symbolise la sagesse et l’abandon du matérialisme) mesurent sept mètres et chacun de ses ongles est plus grand qu’un être humain.

 

Cette démesure est réellement édifiante quand on se retrouve au niveau de ses pieds, après avoir descendu l’escalier à flanc de falaise en compagnie de centaines d’autres Chinois, et qu’on le regarde d’en bas tel un Lilliputien.