Yogui autour du monde

Saint-Pétersbourg : mes débuts en terre russe !

Ambiance musicale : Saint-Pétersbourg – Saez

Ce n’était pas spécialement calculé mais je débarque à Saint-Pétersbourg quasiment cent ans après la Révolution de Février, celle-là même qui signa la fin du tsarisme avec l’abdication de Nicolas II et le début d’un pouvoir partagé entre des gouvernements provisoires et les soviets (pour quelques mois).

A cette époque, la ville se nommait encore Petrograd, avant de devenir Leningrad à la mort de ce dernier (1924), puis de retrouver son appellation Saint-Pétersbourg à la chute de l’URSS (1991).

Les 2 principaux musées m’ont fait réaliser à quel point l’histoire de cette ville (et de la Russie plus généralement) est connectée à celle de la France sur les 2 derniers siècles, que ce soit sous forme d’affrontement (Napoléon contre Alexandre 1er ) ou de coalition (Sainte Alliance du congrès de Vienne, Entente de la Première Guerre mondiale), ou encore d’inspiration culturelle et de vie publique.

Sur ce dernier point, les années 1890 marquèrent un pic, avec la percée des Impressionnistes (dont on peut voir une exposition complète au Musée de l’Ermitage) et la diffusion de la langue française comme symbole de la distinction, principalement dans l’aristocratie urbaine.

Le Palais d’Hiver accueille une grande partie des objets exposés dans le musée en question, et si ses chiffres peuvent faire tourner la tête (« plus de 60 000 objets exposés dans près de 1 000 salles tandis que près de trois millions d’objets sont conservés dans les réserves » Wikipédia), c’est aussi la richesse et le faste de son intérieur qui valent le détour (au-delà de son vert pastel de façade).

 

Le Musée Russe n’est pas en reste, mais garde une identité bien à lui : c’est la force jaune (pastel) !

 

Un autre évènement marquant de ces quelques jours a été ma rencontre avec l’art orthodoxe, à travers la cathédrale Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé. Il s’agit là d’une chose sérieuse et je mesure une grande piété parmi les visiteurs. La religion serait-elle l’opium de ce peuple ?

Toujours est-il que je n’ai jamais vu quelque chose de semblable auparavant, que ce soit à l’extérieur ou à l’intérieur des murs. Le kaléidoscope des couleurs utilisées et la reconnaissance des nombreux personnages chrétiens sous forme d’icône produisent un spectacle saisissant.

 

Mes premiers pas Saint-Pétersbourgeois se sont faits sous un temps gris et humide, avec le crissement des pneus cloutés comme mélodie, et les contacts dans le dos des personnes dans les files d’attente (nous n’aurions donc pas le même besoin de distance relationnelle, à moins que ce ne soit le résidu d’une époque révolue où il valait mieux être devant pour être sûr d’avoir à manger ?).

La situation a ensuite été plus heureuse, avec le soleil (j’apprendrai plus tard que c’est une chance ici), et les premières rencontres locales. Quel plaisir de pouvoir échanger avec Svetlana et Anastasia autour d’un verre : déguster la bière locale, entendre les cris des supporters à chaque but de hockey, faire le plein de vocabulaire pour les étapes prochaines, rigoler autour de nos ressemblances ou de nos différences… Peut-être expérimenterai-je le « smireniye », cette attitude typiquement russe qui consiste à laisser couler les éléments rudes et contraignants sur soi, sans qu’ils n’aient de prise. Sylvain Tesson parle d’un caractère ressemblant avec son pofigisme, « l’accueil résigné de toute chose, l’état de passivité intérieure corrigée par une force vitale.»

Le train a aussi été l’occasion de nombreux partages avec Ksenia et sa mère, entre les plats à goûter absolument, les connaissances musicales (elles auront réussi à me faire fredonner Joe Dassin !) et les différents conseils de destinations russes !

 

Do svidaniya !

Лоран

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Demain (dès l’aube) commence cette aventure…

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Moscou : la force tranquille

  1. Chartier Anne

    Tes photos de St Petersbourg sont magnifiques ! Les cathédrales sont vrai uniques.

  2. Fred M

    Très belles photos mon yogui

  3. DS

    Merci pour ce premier voyage. Je suis ds mon lit et je ne sais pas ce que tu fais en ce moment mais j’espère que Anastasia s’occupe bien de toi 🙂

    • Je suis à Iekaterinbourg et cette nuit, mon camarade de chambre s’appelle Mikhaïl et travaille dans l’armée.
      Il est loin, le temps de Saint-Pétersbourg! 😃

    • Haha! Ça, c’était à Saint-Pétersbourg… mais la roue tourne! 😃

  4. Maud Hébert

    Un plaisir de te lire Lolo ! Vivement les prochains récits 😉

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