Ambiance musicale : Brimful of asha (The Norman Cook remix) – Cornershop
A peine la tente démontée, je me suis remis en route. Le camping s’était quasiment vidé et les opportunités de stop s’étaient envolées par la même occasion, il était presque midi mais j’allais bien trouver une solution. Dans un premier temps, marcher sous le soleil au zénith était la seule apparente.
Queenstown se trouvait à plus de deux cent cinquante kilomètres, mais je n’étais pas plus inquiet que cela. La suite allait me donner raison : en l’espace de trois voitures, j’ai atteint Twizel et son supermarché, où la pause déjeuner s’imposait.
La ville a été construite comme base d’hébergement pour les ouvriers travaillant sur le chantier du barrage de l’Upper Waitaki. Sans cela, elle n’aurait sans doute pas existé. Les villes sont d’ailleurs assez rares dans cette sèche région, ce qui participe au bon fonctionnement du stop : de grands axes, peu de diversité de destinations et beaucoup de passage lié au tourisme.
La voiture suivante, occupée par un couple anglais fraichement installé à Hervey Bay, en Australie, a bien failli me détourner de mon but initial. En partageant nos expériences de voyage, nos bonnes histoires et quelques blagues, le temps a filé et il était déjà temps de se séparer : j’irai à Wanaka, plus tard, malgré notre bonne connexion…
En même temps que nous nous arrêtions à l’intersection, en rase campagne, une voiture s’est garée derrière nous, me demandant où j’allais. Comme c’était la bonne direction, je profitais donc de la continuité de voyage sans même avoir eu à attendre une seule seconde ou lever le pouce.
Johanes, Français qui habitait en Nouvelle-Zélande grâce à un permis vacances-travail et qui œuvrait dans une ferme de moutons, allait ainsi me permettre de réaliser mon avant-dernière étape. Trois minutes après nos adieux, c’est un jeune couple néerlandais en van qui me ramassait, et j’allais profiter du trajet assis à l’arrière sur le lit.
Même si la journée était déjà bien avancée, nous n’allions pas bouder le plaisir de nous arrêter au bord d’une belle gorge de rivière et de sauter des rochers, malgré le courant important. Je me voyais même offrir une bière et quelques biscuits salés, en guise d’apéritif, ce dont il faudra que je me souvienne pour plus tard, quand je retournerai la faveur à un autre inconnu, parce que l’échange ne s’imagine pas que dans un sens…
Mon arrivée à Queenstown s’est révélée assez oppressante. Après une semaine de camping sans trop de monde et de vie très simple, se retrouver dans la « capitale de l’adrénaline », avec toutes ses agences de réservation, ses auberges complètes pour les deux ou trois prochaines semaines et ses nombreux commerces (dont certains de luxe) ne me mettaient pas forcément dans la meilleure des dispositions.
D’ailleurs, si l’endroit accueillait à bras ouverts les touristes en recherche de sensations (en l’échange d’un allègement conséquent du portefeuille), il n’y avait pas forcément de place pour ceux qui cherchaient à rester sur un budget de routard. Les tentations étaient grandes, la note également.
La ville convenait tout de même à merveille à tous ceux qui pouvaient considérer que l’île du Sud manquait d’animation citadine, avec sa vie nocturne, ses joueurs de guitare, ses glaces et hamburgers à profusion et son frisbee golf.
Je me suis donc concentré sur la randonnée à la journée du coin, le Ben Lomond, qui culmine à mille sept cent quarante-huit mètres. Le temps était incertain mais je comptais sur les quelques heures du matin que la météo me promettait plutôt bonnes.
Le chemin a commencé avec une forêt très dense et donc assez sombre, dans des senteurs de pin omniprésentes. Après avoir dépassé la ligne de forêt, c’est avec une pente très raide et quelques blocs rocheux que s’est achevée l’ascension des mille quatre cent mètres de dénivelé.
Comme lors de ma dernière sortie, un kea était présent pour valider l’atteinte de la cime. En-dessous, le lac Wakatipu n’arrivait pas à montrer la totalité de sa majesté.
Au-delà d’être le plus long lac du pays, une sorte de marée s’y manifeste et en résulte une différence de vingt centimètres entre les niveaux de surface extrêmes. Dans l’esprit des maoris, cela correspond à une respiration du lac.
Il était maintenant temps de redescendre, avec Simon rencontré au sommet, et de laisser la voie libre aux nombreuses personnes qui voulaient se frotter au challenge, dont toutes celles qui n’avaient pas consulté les prévisions et qui finiraient leur randonnée par une douche avant l’heure.
Guy
Un petit coucou de chabons ou il fait toujours pas chaud,on pense bien a toi qui découvres plein de belles choses, profites en un max car ton retour est proche,
a plus Gérard et Martine
Laurent
Les Terres Froides ne se réchauffent pas comme ça! Haha!
J’en profite nuit et jour! 😃