Ambiance cinématographique : Né un 4 juillet – Oliver Stone
HCMV, comme il est d’usage de l’abréger, est la ville du sud, la plus grande du Vietnam et celle qui fut au cœur de l’histoire du pays au vingtième siècle. A cette époque, elle s’appelait encore Saïgon.
Pour mieux comprendre le déroulé des évènements, une visite du Musée des témoignages de guerre s’imposait. La guerre du Vietnam est un sujet qui a entrainé beaucoup de production cinématographique, la plupart américaine, et je voulais comprendre l’Histoire plutôt qu’être éclaboussé de fierté patriotique et de défense du « bon modèle » contre le mauvais.
Suite aux Accords de Genève en 1954, et au départ de la France, le Vietnam est découpé en deux, le nord (République démocratique du Vietnam) soutenu par le Bloc de l’Est et la Chine et le sud (République du Vietnam) appuyé par les États-Unis.
Dans la vision stratégique de la politique étrangère américaine d’après-guerre, il fallait absolument faire barrage au communisme et au danger que représentait l’expansion de la zone d’influence soviétique. L’endiguement, c’est son nom, s’est traduit par la participation américaine (soutien financier, militaire, intervention armée) à de nombreux fronts, parfois très éloignés de ses propres frontières.
Dans le cas du Vietnam, la théorie des dominos a joué à plein et « explique » la volonté d’ingérence et les ressources mises en place pour servir l’objectif : si le pays basculait dans le camp communiste, les pays voisins (Laos, Cambodge) en feraient de même, avant que les autres pays asiatiques ne suivent la voie.
En 1960 s’est formé le Front national de libération du Sud Viêt-Nam (Viet Cong) qui a conduit des actions de guérilla et intensifié la guerre civile contre les forces du gouvernement de Saïgon. En 1965, les États-Unis se sont lancés, opérationnellement et lourdement, dans la contre-insurrection. Malgré eux, le Laos et le Cambodge se sont retrouvés entrainés dans le conflit.
Les bombardements ont été massifs et l’engagement humain total : sur l’ancienne Indochine, trois fois plus de bombes ont été lâchées que pendant la Seconde Guerre mondiale, et un demi-million de soldats étaient présents au Vietnam, au plus fort de l’intervention (1969).
Les forces vietnamiennes communistes ont opposé une résistance qui a fait durer le conflit. La création d’un vaste réseau de tunnels a permis aux civils, mais aussi aux combattants de se protéger et de riposter. La végétation très dense et le terrain difficile étaient à leur avantage.
L’US Air Force, dans sa volonté de raser toute la verdure, brûler les habitations des supposés adversaires et leurs récoltes, a utilisé à grande échelle le napalm et « l’agent orange », des produits chimiques qui ont eu des effets ravageurs, et dont on continue d’en voir les effets aujourd’hui. Il n’était pas rare de croiser, dans la ville, des gens avec des problèmes physiques liés à cette exposition, qui peut avoir des répercussions sur plusieurs générations.
Cette intrusion était une guerre d’agression et n’était appuyée par aucun fondement juridique au sens du droit international. Dans l’opinion publique mondiale, la contestation est montée en flèche, en apprenant les exactions commises et en voyant l’horreur de la guerre.
C’est le président Nixon qui a enclenché le retrait de ses troupes dès 1970, et conclu les accords de paix de Paris en 1973, consacrant la défaite des États-Unis. La quête d’indépendance et la volonté du peuple vietnamien de librement s’auto-déterminer étaient plus fortes.
Pour autant, la guerre entre Vietnamiens s’est poursuivie. En 1975, une offensive du nord s’est soldée par la chute de Saïgon, le Sud Viêt Nam ne pouvant plus résister sans aide extérieure.
Le pays s’est officiellement réunifié l’année suivante et est devenu la République socialiste du Vietnam. Saïgon a été renommée Hô-Chi-Minh-Ville par les vainqueurs, en hommage au père de l’indépendance décédé en 1969. Le Cambodge et le Laos ont eux-aussi rejoint le rang des pays communistes.
Le Palais de la Réunification est un autre bâtiment témoin du passé. Autrefois appelé Palais de l’Indépendance, il était le lieu de résidence des présidents du Sud Viêt Nam. C’est ici qu’étaient accueillis les conseillers américains venant apporter leur soutien.
Sa prise a marqué la fin de la guerre du Vietnam. Il a ensuite été reconverti en site historique, tout le pouvoir politique se trouvant à Hanoï.
Mais Hô-Chi-Minh-Ville, ce n’est pas que le passé. C’est à présent une ville bouillonnante d’activité, où la guerre semble bien lointaine. L’activité économique est très bonne, profitant du tourisme et de toute l’animation du delta du Mékong. Les gens se retrouvent en nombre, dans la rue, pour partager un repas et profiter de la riche vie nocturne.
J’étais déjà impressionné par la circulation à Hanoï mais les supposés six millions de scooters de l’agglomération la battent allègrement.
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