Ambiance musicale : Eye of the tiger – Survivor
Après les bonnes découvertes du Sichuan, j’ai continué mon parcours pour rejoindre le Yunnan. Et cela a commencé par un départ en bus avant l’aube à Daocheng, pour un trajet dont mon corps se souviendra longtemps. Sur les dix heures de route, quatre ont été de la piste, où mes genoux ont dû particulièrement chatouiller le dos de la personne de devant.
J’ai eu l’occasion de me découvrir des crampes à des endroits où j’ignorais que c’était possible et de voir dans quel état une troupe de Chinois peut laisser un bus après une telle durée : ça croustillait sous les pieds ! Mais, encore une fois, cela s’est fait dans un décor plaisant.
Arrivé à Shangri-La, beaucoup de gens auraient voulu reprendre leurs esprits et se dégourdir les jambes, mais quitte à ce que la journée soit presque terminée, j’ai décidé de pousser pour deux heures supplémentaires et atteindre Qiaotou, point de départ de la randonnée que je voulais entreprendre dès le lendemain.
Ces Gorges du Saut du Tigre sont parmi les plus profondes au monde et mesurent seize kilomètres de long. C’est la montagne Haba qui les surplombe et domine la rivière Jinsha, nom donné à la portion haute du fleuve Yang-Tsé.
La randonnée, assez exigeante, est aussi qualifiée de dangereuse, du fait du chemin étroit et de l’interdiction d’un faux pas, qui se traduirait rapidement par une chute vertigineuse. Il faut dire que quelques personnes sont mortes sur le chemin, par inattention.
Les odeurs de pin sont omniprésentes et les bienvenues, alors que des stands jalonnent le parcours, vendant pêle-mêle de l’eau, des biscuits ou même de la marijuana.
J’ai finalement fait cette randonnée en un jour, alors que deux sont recommandés. Ce satané visa et la course au temps qu’il implique fait que je ne voulais me permettre de perdre du temps. Ça m’a également permis de me rassurer sur l’état de mes jambes, pas si traumatisées que ça par le bus de la veille !
La dernière étape de la randonnée a consisté à réellement descendre dans la gorge, par un chemin aussi pentu qu’un toit et aux éléments de sécurité sommaires, tout ça pour approcher ce monstre d’eau. Le débit est réellement impressionnant et explique qu’on ne veuille pas s’aventurer dessus en sport aquatique extrême.
C’est aussi ici que la gorge trouve son nom : la légende veut qu’un tigre, se sachant pourchassé par un chasseur, ait sauté depuis une rive pour rejoindre celle d’en face, en prenant appui sur un des rochers non immergés…
Après ces efforts, je suis allé profiter du calme de la localité de Lijiang. La vieille ville est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, pour ces petites ruelles, ces canaux et ses bâtiments en bois.
Cela implique qu’elle attire des millions de touristes (huit chaque année), et qu’avec eux, la face de la ville change : c’est maintenant une suite de magasins ouverts sur la rue, proposant de classiques brochettes et glaces et de moins classiques djembés et ukulélés.
La ville a aussi été pour moi l’occasion de rencontrer une des premières minorités de mon voyage, les Naxi. En effet, celles-ci sont nombreuses dans le Yunnan et le nord du Vietnam. Elles disposent d’une vraie culture à part, avec une langue, des coutumes et des croyances différentes.
Dans le cas des Naxi, il s’agit d’une société matriarcale, où cette influence se retrouve dans le langage : des noms communs prennent un sens plus important quand on les associe avec le mot « féminin », alors qu’ils en perdent quand on ajoute le mot « masculin ».
Remiglobetrotte.com
Olala que de souvenirs, et vive les bus chinois degueux ! Magiques les rizières et par contre Lijiang était déjà hélas une grande succession de boutiques il y a 10ans…
Laurent
C’est fou, le tampon « Patrimoine mondial de l’UNESCO » déforme ce qu’il est censé protéger, à moins que ce ne soient les touristes qu’il attire, et leurs nombreux besoins… Ça a été pareil à la baie d’Halong et à Hoi An !