Ambiance télévisuelle : Pékin Express – VT4 & NET5

Mon séjour en Mongolie s’achevait, mais il me restait un peu de temps avant de monter dans le train. Je suis donc allé parcourir Naran Tull, le fameux Black Market, où l’on peut à peu près tout trouver, surtout s’il s’agit de contrefaçons, de matériel pour les gers et les chevaux et des marchandises de toute nature.

Pour moi, ça a été l’occasion de trouver un couvre-chef, de prendre un dernier repas bien copieux et d’aller chez le coiffeur, pour être prêt pour les températures plus clémentes du pays prochain.

 

Après une soirée d’adieux à Khaliunaa, j’ai grimpé dans le train, direction Dzamiin-Uud. Cette portion (le Transmongolien) est en fait une variante du Transsibérien, puisqu’elle traverse la Mongolie à destination de Pékin, quand l’original ne traverse « que » la Russie. J’ai pris soin de dépenser tous mes tugriks, ceux-ci n’ayant aucune utilité ensuite.

L’intérieur du train ressemblait énormément à ceux que j’avais pris précédemment, si ce n’est que quelques particularités lui donnaient un accent tout à fait mongol. Le samovar fonctionnait ici au feu de bois.

 

Comme dans les bus, des écrans diffusaient des vidéoclips, tous formatés de la même façon : deux personnes en habit traditionnel, un homme sur la gauche, une femme sur la droite, au milieu de la steppe ou près de gers, avec un cheval, et chantant avec passion et fierté des refrains qu’ils répétaient l’un après l’autre.

Arrivé à la gare de Dzamiin-Uud, c’est une mécanique sans faille qui se met en place : des rabatteurs remplissaient les voitures, qui filaient ensuite là où de nombreuses jeeps attendaient leur tour pour passer les différents points de vérification. Bien sûr, l’objet pour eux était d’être parmi les premières jeeps et de passer le plus rapidement la frontière pour pouvoir rentrer à la maison, après une belle demi-journée de travail…

Cela se traduisait par un stress visible et pas forcément nécessaire, à mon sens. Mais le conducteur de ma jeep, plutôt âgé, préférait courir dans tous les sens et vociférer contre le policier qui ne le laissait pas passer assez vite à son goût. J’espérais juste qu’il ne nous « plante » pas ou ne nous cause pas de problèmes au niveau des douanes, avec son agitation… Mais non !

 

De mon côté, m’être débarrassé de toutes mes devises était une mauvaise idée, que ce soit pour avoir accès à un verre jetable dans le train pour y concocter mon thé, ou payer les services de passage de la frontière en véhicule tout-terrain, ou encore acquérir un document complètement inattendu mais nécessaire, et pour lequel je n’ai eu d’autre solution que de négocier que quelqu’un me le finance, avant que je ne le rembourse avec deux pièces d’euros qui me restaient du départ.

J’étais donc en Chine, à Erenhot, mais n’avais pas l’intention de m’éterniser là-bas. Le compte à rebours des trente jours de visa venait de commencer et comme le pays est immense, il valait mieux ne pas commencer à gaspiller.

En me rendant à la gare, j’ai rencontré un Espagnol voyageant à vélo depuis… dix-neuf ans. Il ne rentrait chez lui qu’une fois tous les cinq ans ! Il était bloqué avec son vélo pour le passage de la frontière dans le sens inverse de moi, et cherchait des solutions. Je lui ai donc donné des informations sur la localisation des jeeps et n’ai pas manqué de lui souhaiter « buena suerte ».

Pour ma part, la chance ne faisait pas partie de l’arrangement puisqu’il n’y avait pas de train avant deux jours. Mais il en fallait plus que ça pour me décourager…

« La chance, c’est être au bon endroit, au bon moment, avec les bonnes personnes. Et c’est beaucoup de travail. » Eric Lurot

 

En revenant à la gare routière, de nombreux « professionnels » cherchaient à vendre toutes sortes de transport. En s’associant avec d’autres locaux voulant aller à Pékin, nous avons réussi à remplir une voiture, et donc à avoir la meilleure solution, en termes de rapidité et de prix.

Les routes défilaient, rectilignes et de bonne facture. Nous sommes arrivées dans cette mégapole le soir, et même si le chauffeur m’avait vraiment avancé sur le trajet, c’est en métro que j’ai terminé le chemin pour me rendre à l’auberge.

Mes premières impressions étaient joyeuses : j’y étais, la température était agréable, après ce mois et quelques de froid relatif, et les instructions dans le métro étaient parfaitement compréhensibles.

J’ai juste remarqué les publicités vidéo qui suivent la vitesse de la rame et qu’on peut voir par la fenêtre et le fait que tout le monde est concentré sur son smartphone, qu’il s’agisse de regarder des vidéos ou utiliser WeChat pour les nombreuses fonctionnalités qu’il propose.